JAUER On y accède de Wroclaw par train ou par autocar (60km).
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610 soldats de la 52° armée du 1° front d’Ukraine qui combattit dans le secteur le 14 février 1945. Nul ne parle de son ancien château devenu «Zuchthaus» (prison de travaux forcés) qui pourtant, reçut à partir de janvier 1944 près de 40 convois de prisonnières NN venant de différentes prisons où elles avaient été condamnées par les tribunaux spéciaux. Elles étaient Françaises, Belges, Hollandaises, Norvégiennes. Dans ce bagne, elles sabotèrent, se révoltèrent et payèrent durement cette héroïque persévérance dans la lutte résistante. L’armée rouge approchant, la prison fut évacuée. |
![]() Les touristes penseront-ils à ce que virent et entendirent ces murs ? |
Un premier groupe de 113 femmes part le 22 janvier 1945, 80 ne rentrent pas chez elles.
Un deuxième groupe de 1 200 femmes dont 250 NN par le 28. C’est la “longue marche”, le martyre de patriotes dont beaucoup sont en prison depuis la fin de 1940 et 1941. Celles qui tiendront arriveront moribondes le 22 février 1945 à Aichach en Bavière. Joseph de la Martinière a d’ailleurs publié dans ce journal et dans le «Patriote Résistant» deux articles sur cette tragique évacuation de Jauer. Ce 9 mai 1975, à Jauer, quelques-unes parmi les rares survivantes sont là, des fleurs à la main. Elles suivent nos drapeaux et franchissent, 30 ans après, la porte de «leur bagne», pénètrent dans la cour ronde au centre des bâtiments et spontanément déposent leurs fleurs, se tiennent par les mains formant la chaîne du souvenir et de l’amitié.
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Nous nous sommes écartés d’elles, les laissant communier, ensemble, dans la même pensée de leurs compagnes disparues.
Dans cette ancienne prison (qui va devenir un hôtel !) de nombreux habitants nous ont suivis, ils regardent nos drapeaux, nos uniformes, nos décorations. Pour la première fois ils voient des patriotes de l’Ouest et apprennent de nos amis Térésa et Romek qui nous sommes et ce que nous sommes venus faire en Silésie. Nos responsables, bien qu’ayant obtenu que demeurent ouvertes, en ce jour férié, les portes de cette forteresse, n’ont pu y faire organiser une cérémonie officielle. J’avoue, qu’après être revenus, en cortège, jusqu’au centre de la ville, avoir vu les habitants en masse, sur les trottoirs, nous sourire amicalement et même affectueusement et avoir lu, sur leurs visages, l’émotion de nos compagnes, je ne l’ai pas regretté. Mais il faudra qu’une plaque commémorative rappelle bientôt ce que fut ce lieu. |
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